Trails Rescapés du 1er Trimestre : Ceven’Trail – Trail aux Étoiles : 62 kms – 2600 D+
Retour en terres cévenoles !
Le Ceven Trail fait partie des Trails rescapés de ce premier trimestre. Couru les 6 et 7 mars, ce fut la dernière occasion pour les amoureux du trail d’assouvir leur passion en ce début de saison. Retour sur le témoignage d’un couple de passionnés de trail et de nature.
Par Mandy et Gabriel Alcaraz, trailers passionnés.
Photos : Virginie Govignon et Jérôme Volck
Gabriel et moi avons découvert les Cévennes l’année dernière et nous avions adoré cette région authentique et imprévisible...
Nous y sommes donc retournés et cette fois, nous avions emmené avec nous les copains, c’est notre vision du Trail : la découverte, le dépassement de soi et le partage aussi !
Le départ de course est tardif de sorte à arriver à la tombée de la nuit (d’où le Trail des étoiles). Notre belle équipe s’élance donc dans les ruelles du Vigan à 11h au son de la fanfare. Nous sommes préparés et confiants mais je pars prudente. Gabriel, lui, est aux avant-postes comme d’habitude. Son objectif est de rentrer dans le top 10.
Direction le col de Mouzoules et ses chevaux sauvages ! Nous atteignons la crête après une dizaine de kilomètres, un vent glacial y souffle. Nous redescendons vers le premier ravito d’Arre. Bérengère, notre super assistante, nous y attend, on recharge rapidement. Gabriel pointe à la 18ème place, il sait que la course est encore longue mais commence à douter sur l’atteinte de son objectif du jour, je suis 4ème féminine pour ma part.
Une deuxième ascension nous amène sur le Causse. Un beau plateau karstique, le paysage est très sauvage ici, presque dépouillé, on voit loin à l’horizon. Parfait pour la relance ! Le second ravitaillement est atteint rapidement.
La plus belle portion nous attend : descente rapide vers la résurgence de la Vis et son moulin, une superbe portion sans technicité particulière le long de la rivière puis remontée sur le Cirque de Navacelles. Tout simplement grandiose ! Un monument de verdure s’offre à nous lorsque l’on atteint le belvédère de Blandas...
Gabriel a parcouru 40 kms et 2000 mètres de dénivelé positif en 4h15, comme espéré. Il dévore les kms et gagne de précieuses minutes sur son chrono de l’an passé. Bérengère assure, l’arrêt n’est que de courte durée. Le doute a disparu mais il sait que la vraie bataille commence ici.
Je mettrai 32 minutes supplémentaires pour atteindre Blandas. C’est le troisième ravitaillement. J’accuse un peu le coup à partir de là. Bérengère le sent, elle me chuchote que les 2 féminines qui me précèdent sont toutes proches, elle y croit mais je sais ce qui nous attend : retour sur le Causse et ses 10 kms de léger faux plat montant face aux rafales de vent (un régal...) !
À la traversée d’une route, Bérengère vient à ma rencontre en trottinant pour me dire qu’elle vient de voir passer la 2 et la 3, que je gagne du terrain. Je suis assez mal à ce moment-là, ça me fait beaucoup de bien et effectivement je rejoins Axelle quelques kilomètres plus loin. C’est sa première course si longue, elle est jeune, j’essaie de l’emmener avec moi mais elle ne tient pas longtemps. Une belle rencontre sur mon chemin néanmoins.
Dernier ravito, il ne reste qu’une très belle ascension vers Esparon par un ancien chemin muletier avant la redescente sur le Vigan. Gabriel ne s’arrête pas, onzième place, il sait qu’il peut encore remonter. C’est là que j’aperçois une blonde qui s’accroche à sa deuxième place se retournant sans cesse. Je sens bien qu’elle est plus mal que moi. Je jette mes dernières forces pour tenter de la rattraper et la double finalement dans la dernière descente avec des encouragements et petits mots sympa de mes concurrents.
Gabriel donne tout ce qui lui reste pour remonter deux places supplémentaires sur les derniers kilomètres totalement plats et urbains. Il franchit la ligne à la 9eme place, en 6h26 avant de s’écrouler satisfait : l’entraînement a payé.
Quant à moi, je m’arrache pour maintenir l’allure jusqu’en ville et là... Quel bonheur de retrouver Bérengère en deuxième position ! Elle semble encore plus contente que moi : elle bondit en me reconnaissant, elle y a cru tellement fort, on l’a fait !
On partage les derniers mètres pavés ensemble le long de la rivière. Cette deuxième place, je la lui dédie. À elle, à son courage, à son sourire. Si vous ne la connaissez pas, Bérengère Hode c’est un sacré bout de femme !
Après course très convivial autour de la traditionnelle soupe à l’oignon.
Céven’trail le Vigan, un superbe Trail au cœur des Cévennes que nous vous recommandons vivement. Du 11 au 100 kms. Bravo à l’orga et aux bénévoles !
Nous étions loin d’imaginer la période d’incertitudes qui allait suivre... Reconnaissants d’avoir pu profiter de ce moment fort. Soutien et remerciements à tous ceux qui sont au front depuis...