Passion Cyclo – Coeur de Bretagne et la Pierre Le Bigaut Muco

La bicyclette est fille de Bretagne» avait assuré un ex-président de Fédération. Dans le sillage des champions tels que Bernard Hinault, Louison Bobet ou David Gaudu, et dans le fil d’une longue tradition cycliste, pléthore de cyclos se déroulent durant la saison. Parmi elles, la Cœur de Bretagne, et la Pierre Le Bigaut Muco, deux épreuves de cyclos solidaires...

La terre bretonne est une terre de vélo. C’est là que dès la deuxième partie du XIXe siècle commencent à poindre les premières compétitions, qui deviendront, pour certaines d’entre elles, de véritables mythes. C’est le cas de Paris- Brest-Paris, une des courses pionnières du calendrier français, qui fait briller les yeux de milliers de «coursiers».

Cette épreuve sera le point de départ d’un véritable engouement pour la «Petite Reine» en Bretagne, et ce n’est pas un hasard si de nombreux champions sortiront de ce fief du cyclisme. Louison Bobet, Jean Robic, puis Bernard Hinault et aujourd’hui Warren Barguil et David Gaudu perpétueront la tradition d’un cycliste breton à la pointe du combat.

Au fil du développement du sport, les cyclistes professionnels ferrailleront en Bretagne, sur la Route Adélie, le Tro Bro Leon, ou le Grand Prix de Plouay, pour ne citer que les plus prestigieuses épreuves bretonnes, qui rassemblent derrière les barrières, des milliers de passionnés.

Longtemps classée comme la 2e région de France en termes de licenciés, la Bretagne s’est aussi développée sur le plan cyclosportif, trouvant un large public soucieux de «frotter» lui-aussi dans les pelotons. Parmi les grandes dates du calendrier cyclosportif breton, on en retiendra deux ici : celle de la Cœur de Bretagne, et la Pierre Le Bigaut Muco. Leur point commun ? Allier effort et solidarité.

La Cœur de Bretagne est ainsi organisée en faveur de l’Autisme, et récolte chaque année plusieurs milliers d’euros pour cette cause. Elle a lieu chaque année depuis 2006 début juillet à Malestroit, dans le Morbihan. A sa tête, deux clubs de vélo locaux, mais aussi la Fédération des Artisans Bouchers Bretons ! Après deux années perturbées par la crise sanitaire, la 16e édition s’est déroulée sous les meilleurs auspices. Le beau temps était de la partie le 3 juillet dernier, et l’affluence était là, même si la participation n’a pas atteint le niveau record de 2019.

Près de 500 cycloportifs ont ainsi pris le départ, dont plus de 200 sur le parcours de 118 km, et le reste sur les parcours rando de 90 ou 66 km. Théo Leroy a réglé Cédric Sachet, son compagnon d’échappée, au sprint, pour s’imposer en 2 h 56 mn, à près de 40km/h de moyenne ! Comme chaque année les participants ont apprécié la sécurité, notamment l’encadrement des motards, et la qualité des parcours (dénivelé équilibré, belles routes et beaux paysages).

Une semaine plus tôt s’était déroulée la fameuse Pierre Le Bigaut Muco, à Callac, dans les Côtes-D’armor. Pierre le Bigaut, double vainqueur d’étape sur le Tour, créera cette épreuve pour venir en aide au fils d’un de ses amis, ancien pro lui aussi, atteint par la mucovicidose. Sans se douter que son épreuve allait devenir l’un des rendez- vous les plus populaires de Bretagne, et du calendrier cyclosportif français. Chaque année, plusieurs milliers de cyclistes et près de 1000 randonneurs pédestres prennent le départ de cette épreuve pour faire grandir l’espoir de vaincre la mucoviscidose ! Chacun peut y trouver une formule adaptée, quel que soit son niveau. Depuis sa création en 1992, la PLB MUCO s’est distinguée par la qualité de son dispositif de sécurité. S’appuyant sur de nombreux bénévoles, environ 3500, qui se mobilisent chaque année, les organisateurs mettent tout en œuvre pour assurer aux participants une sécurité optimum et aux usagers de la route un minimum de désagréments. L’ambiance d’après-course est aussi l’une des raisons du succès de l’évènement ; 7000 repas sont confectionnés et servis par les agriculteurs du centre Bretagne pour le déjeuner ! L’après-midi, les concerts s’enchainent, avant la grande soirée crêpes et un fest-noz qui viennent conclurent cette belle et longue journée !

"Son épreuve allait devenir l’un des rendez-vous les plus populaires de Bretagne, et du calendrier cyclosportif français"

Quatre parcours, de 135, 100, 60 et 25 km, étaient proposés pour cette 30e édition. Des boucles inédites, sur des itinéraires tracés pour l’édition 2020, finalement annulée.

Le 25 km. Une boucle sympa, accessible à tous, idéale en famille ou pour une découverte. Pas de grosse difficulté, à part une petite côte après La Chapelle-Neuve. C’est un classique pour le grand public sur la PLB.

Le 60 km. Déjà un peu plus long et plus exigeant, avec quelques difficultés supplémentaires, notamment la montée de Gurunhuel, puis une autre bosse à franchir entre Belle-Isle-en-Terre et Plounévez- Moëdec.

Le 100 km. On passe encore un cap. Ce parcours est commun avec le 135 km jusqu’à Plougras. Puis un secteur relativement facile entre Louargat et Plouaret, puis ça se durcit au niveau de Lanvellec. Un circuit quand même assez vallonné (environ 1300m D+), avec un final en faux plat montant jusqu’à Calanhel.

Le 135 km. C’est du costaud. Très vallonné, notamment dans la partie Centre-Bretagne autour de Scrignac, en sachant que les cyclistes auront déjà encaissé toutes les difficultés du 100 km, entre Lanvellec et Plougras notamment. A Carnoët il faudra encore grimper, avant de redescendre sur Callac.

Pour cette 30e édition, 5100 coureurs étaient au départ de l’un des formats, le gros de la troupe se retrouvant sur le 135 km ! Tony Périou s’est adjugé l’épreuve phare, déjouant les pronostics, devant un Mathieu Gaultier valeureux. Le Plabennecois, spécialiste du cyclo-cross et champion des Côtes-d’Armor et de Bretagne en titre, l’a emporté pour sa deuxième participation, en 3 h 24 mn, réglant ses quatre partenaires d’échappée au sprint. Flo Le Gallic, elle, s’est imposée chez les filles, en 3 h 58 mn.

Par Luc Beurnaux

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