Taiwan Kom Challenge – Triple K.V
La Taiwan Kom Challenge, c’est l’équivalent de trois kilomètres verticaux à enchaîner en 105 km de distance parcourue, en vélo de route, sur les routes improbables de Taïwan…
Depuis sa création en 2012, la Taïwan « King of Mountain » (KOM) Challenge est désignée comme « la course cycliste la plus dure du monde ». La communication moderne, jamais avare de superlatifs, se fonde sur la topographie atypique de cette épreuve disputée en fin de saison pour justifier l’emploi de cette dénomination. La Taiwan Kom Challenge, c’est en effet une course en ligne de 105km, pour 3275 m de dénivelé positif.
Une longue course de côte, qui s’élance du niveau de la mer, de la ville de Hualien Qixingtan, pour parvenir à Wulling Pass, 105 km plus loin, et 3275m plus haut. Un tracé qui emprunte les gorges de Taroko puis le massif de Hehuan Mountain et présente différentes ambiances et conditions climatiques. D’abord un environnement et une chaleur tropicale pour démarrer puis la course se termine en altitude avec des températures comprises entre 5 et 10°C.
La topographie de cette montée est assez bien faite, avec d’abord une vingtaine de kilomètres à 2 % pour se mettre en jambe, après lesquels est donné le départ réel de l’épreuve, puis plusieurs dizaines de kilomètres avec une pente moyenne de 6 %, avant un final dantesque de 9,5 km avec des pentes oscillant entre 10 et 22 % d’inclinaison. « Cette course, c’est un peu comme un pèlerinage » notera l’un des concurrents. « Le but est vraiment d’arriver au sommet. Ceux qui y parviennent sont un peu considérés comme des héros. C’est un voyage magnifique mais éreintant ».
L’épreuve s’ouvre à 600 concurrents, dont un quota de 300 étrangers, et un autre de 300 coureurs locaux, aux profils allant de coureur Elite au pur amateur en recherche de sensations fortes.
Vincenzo Nibali, vainqueur notamment du Tour d’Italie 2016, a remporté l’édition 2017, en 3h19. Chez les filles la triathlète anglaise Emma Pooley (ancienne cycliste pro) s’est imposée en 3 h 52 et 32ème au général.
Côté français, on aura noté la présence de Camille Deligny. Malheureusement malade au départ de la course, la triathlète de l’AS Monaco n’aura pas pu parvenir au terme de l’épreuve, abandonnant en cours de route, mais elle en garde néanmoins un excellent souvenir. « C’est une expérience que je n’oublierai jamais. J’aime bien intégrer des compétitions de chaque discipline à mon entrainement, dans le domaine du vélo particulièrement, parce que j’aime qu’on me bouscule un peu… » expliquera la jeune femme basée dans le sud-ouest. Le cadre exotique de Taiwan et les aspects uniques de cette course lui ont aussi donné envie de tenter l’expérience sur une course d’un jour, à l’image d’une classique cycliste. Une expérience cycliste qu’elle poursuivra d’ailleurs, puisque Camille Deligny vient de signer pour l’équipe féminine Saint-Michel-Auber 93. Détentrice du record de France sur distance Ironman, Camille apportera son potentiel de rouleuse à l’équipe. Son objectif est de monter sur le podium du Championnat de France contre-la-montre fin juin prochain.
« Quand on est triathlète longue distance, on a l’endurance pour ce genre de course ; par contre, on n’a pas l’habitude de subir des changements de rythmes permanents, comme c’est le cas en vélo. J’adore grimper, j’attendais donc les changements de pentes avec impatience, les pourcentages pouvant au maximum atteindre 27 % » raconte Camille. « Les 10 derniers kilomètres sont les plus raides et à cela s’ajoute la fatigue et l’altitude. Parcourir ces kilomètres peut prendre un bon bout de temps, cela devient alors une question d’endurance, c’est à ce moment là que les qualités de triathlète peuvent être utiles ! ». Un petit bol d’air pour Camille avant de préparer sa saison 2018, qui restera tout de même 100% triathlétique, ponctuée néanmoins de quelques courses cyclistes.
Par Luc Beurnaux – Photos : Lin Chien Hung, BikeManForEver