Spartan Race : franchissez les obstacles.

La course à obstacles fédère des milliers de pratiquants. Si certains labels relèvent plus du divertissement que du sport, le label Spartan Race, lui, est la version « performance » de la discipline, où l’on retrouve d’authentiques athlètes aux premières places…

Avec 150 000 pratiquants annoncés en France en 2016, et près d’un million à l’échelle mondiale, la course à obstacles est l’une des tendances en vogue du moment. Depuis quelques années, elle propose même des « Championnats du monde », pour lesquels les athlètes doivent se qualifier, avant de s’affronter sur une épreuve finale, par catégorie d’âges, et en Elite.

Le premier « Championnat du monde » est détenu par la franchise Spartan Race, qui organise donc son propre rendez-vous mondial. En 2016, il avait eu lieu à Lake Tahoe, en Californie, et avait réuni près de 5000 athlètes. Pour y participer, il fallait « simplement » avoir fini dans le Top 10 d’une des compétitions labellisée « Spartan » du calendrier mondial 2015.

13 Français y avaient pris part, terminant très loin des vainqueurs. « Le problème, c’est que les Mondiaux se disputent sur la distance Beast » explique Sébastien Desbenoît, l’un des spécialistes de la discipline en France. « C’est minimum 21 kilomètres et une trentaine d’obstacles à franchir. Or les Français n’ont pas l’habitude de ce format, ils courent plutôt sur de la distance Sprint (>7km) ou Super (>13km). Donc quand ils arrivent aux Championnats d’Europe ou du monde, ils se retrouvent un peu « limite ». Un obstacle raté, refusé, et ce sont des pénalités physiques qui sont infligées, comme par exemple des « burpees » (pompes et sauts enchaînés) à effectuer, ou alors des pénalités en terme de temps.

Face à ce circuit américain bien implanté, l’Europe du Nord a fait le forcing, via notamment les courses du circuit « Toughest », et a engendré un « Championnat du monde » indépendant de toute franchise, organisé pour la première fois en 2014. Un championnat ouvert aux champions de tous les circuits, et où le parcours propose une succession d’obstacles propres à chaque franchise.

Les règles y sont plus draconiennes, puisque le refus ou l’échec sur un obstacle entraîne immédiatement l’élimination du concurrent. Ce circuit est davantage plébiscité par les athlètes du « Nord », comme les Britanniques, les Scandinaves.

Force est de constater que ces courses à obstacles attirent de vrais athlètes Elite – et notamment des coureurs de bon niveau - passés en général par un sport olympique précédemment, ou du moins une pratique de haut niveau. Preuve que les OCR (ou courses d’obstacles) ne sont pas de simples joyeux bains de boue ou de sympathiques parcours du combattant améliorés.

Le champion du monde Spartan Race 2015, Robert Killian, est par exemple un ancien biathlète de l’équipe nationale américaine, tout comme Claude Godbout, internationale de biathlon pour le Canada. La Tchèque Zuzana Kocumova (championne du monde OCR 2015), a couru les JO 1998 de Nagano en ski de fond. Marion Lorblanchet fut pour sa part suppléante de l’équipe de France de triathlon aux JO de Pékin. Jacky Boisset et Myriam Guillot sont double champion du monde de raid aventure. Jon Albon, double champion du monde OCR vaut 2h32 sur marathon, et a remporté la Tromso Sky Race en 2015…

L’OCR serait donc une opportunité pour beaucoup d’athlètes de replonger dans le haut niveau, où toutes les qualités de l’athlète complet sont mises en exergue : agilité, force, adresse, équilibre.

L’aspect financier, pour les meilleurs, n’est pas à négliger non plus, puis l’argent coule à flot (toutes proportions gardées) dans la discipline : le vainqueur du « Mondial Spartan » reçoit par exemple 15 000 dollars (tout comme la première fille), et le vainqueur du « Championnat du monde OCR » remporte 10 000 dollars.

L’attrait est fort également du côté des fédérations. La FFA (Fédération Française d’Athlétisme), en France, a tenté d’obtenir la délégation du sport. Mais il semblerait, aux dernières nouvelles, que la fédération de pentathlon moderne soit la plus à même de remporter le « gros lot », puisque symbole du « sport complet » par excellence. C’est ce qu’a annoncé l’IORF (l’organisme gérant la course à obstacles au niveau mondial) récemment. Pendant ce temps, la discipline poursuit son développement. Et comme le trail il y a plusieurs années, on voit poindre au calendrier hivernal de nouvelles courses « blanches », dans la neige…

Ces courses d’obstacles peuvent être qualifiées de Sport Nature dans la mesure où leur pratique se déroule souvent en forêt ou au bord des lacs et rivières. Ce sport est souvent pratiqué en club ou en Team ce qui ajoute une émulation de groupe qu’apprécie les pratiquants.

 

Fun, Mud ou OCR ?

Pas toujours facile de s’y retrouver derrière la terminologie des nombreuses courses « originales » proposées au calendrier. En France, on distingue principalement trois types de courses :

  • Les Fun Run, telles que la Frappadingue, la Ruée des Fadas, où il s’agit de se dépenser entre copains. Ce sont les courses qui attirent le plus de monde, et ne donnent lieu à aucun classement ni chronomètre.
  • Les Mud Run, telles que les Mud Day, l’XTrem Day, où la boue est l’élément principal ; au niveau physique c’est un cran au-dessus des Fun Run, et ces courses donnent lieu à un classement et une vraie compétition entre les acteurs. Mais on reste sur des distances courtes.
  • Les Courses à Obstacles (OCR), comme les Spartan Race, l’Auvergnate, les Race Against the Nature. Ce sont de vraies courses sportives, avec des obstacles très compliqués, des charges à porter, des points à marquer, etc. On traverse souvent forêts et rivières.

Les formats Spartan Race

Sprint

La Spartan Sprint met l’endurance de côté et teste la rapidité, à travers environ 6 km semés d’une vingtaine d’obstacles. Une distance idéale pour les débutants, ou une parfaite course contre la montre pour les coureurs plus avancés. Obstacles : de la boue, du feu, des palissades et des fils barbelés.

Super

La Spartan Super est autant une épreuve mentale que physique, avec son parcours de plus de 13 km, très exigeant, avec quelques 25 obstacles présents sur le parcours.

Beast

Cette course est la plus longue et difficile, avec son circuit brutal de quelques 20 km et plus de 30 obstacles qui vous barrent le chemin de la ligne d’arrivée.

Junior

Course pour les enfants.

6-8 ans: environs 750m / 7-10 obstacles.
9-11 ans: environs 1,5k / 10-14 obstacles.
12-13 ans: environs 2k / 14-17 obstacles

 

Les épreuves Spartan Race en France en 2018

27-28 Janvier 2018 – Valmorel (73)

17 Mars 2018 – Stade de France – St Denis (95)

5 Mai 2018 – Carcassonne (11)

9 Juin 2018 – Circuit moto Ernée (53)

7 Juillet 2018 – Morzine (74)

22 Sept 2018 – Paris (75) – Ile de Jablines

6 Octobre 2018 – Le Castellet Circuit Paul Ricard (83)

Infos/inscriptions/résultats : www.spartanrace.fr

 

SIGNATURE : Luc Beurnaux – Photos : Paul Jaroslawski

 

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