Au cœur de l’écrin d’eau et de verdure du Verdon,

l’équipe du triathlon du Natureman a su créer une épreuve authentique.

Idéal pour se ressourcer en fin de saison !

12 idées à la minute, Eric Amatteis n’est jamais à court. Après avoir écumé tous les triathlons de France et de Navarre en tant qu’athlète, ou en tant que responsable promotion de différentes marques, il s’est mué,il y  a maintenant 5 ans, en GO du NatureMan.
Stéphanois d’origine, expatrié plusieurs années à Manosque, à quelques pas de ce Verdon qu’il affectionne, il n’a pas fallu longtemps pour qu’il imagine une épreuve mixant les valeurs qui lui sont chères, faites de convivialité, d’authenticité, d’enthousiasme, et d’exigence. Quand il a dessiné, dans son imagination toujours galopante, les premiers contours de ce qui deviendrait le NatureMan, ils étaient sans doute peu à parier sur la concrétisation de son projet un peu fou. Etablir une épreuve de masse dans un Parc naturel régional n’est jamais une sinécure. Car plus qu’ailleurs, les contraintes – environnementales essentiellement – sont strictes et inflexibles.

Bâton de pèlerin en main, Eric a néanmoins écumé les municipalités environnant Salles-sur-Verdon, petit village ressorti des eaux du lac de Sainte Croix qu’il avait imaginé comme le centre névralgique de l’épreuve, pour faire valoir ses arguments. Il a mis en avant les atouts qu’une telle épreuve pouvait apporter, en saison morte dans cette région, déjà très prisée des sportifs adeptes d’outdoor. De mairies en conseils municipaux, Eric a passé plusieurs mois à prêcher la bonne parole. Avec des gorges mondialement connues, des villages typiques assiégés par les touristes durant l’été, des épreuves sportives déjà bien installées (Verdon Canyon Challenge, etc…), la fenêtre de tir était plutôt mince pour espérer convaincre les autorités d’envoyer des centaines de triathlètes sur les routes escarpées du Verdon, et dans les eaux émeraude du lac de Sainte Croix.

Et pourtant, la force de persuasion de l’équipe organisatrice, l’implication des forces locales de la petite bourgade de Salles-sur-Verdon, et la réelle dimension environnementale de l’événement auront convaincu. Le 7 octobre 2012, le premier Natureman voyait ainsi le jour, suivant des principes forts : des parcours exigeants et sauvages, tant à vélo qu’en course à pied.

Une fois la graine semée et la philosophie affichée, fallait-il encore que la greffe prenne auprès des sportifs. Mais l’épreuve sur le plan sportif, a tenu ses promesses, grâce à des parcours très attractifs. En natation, les eaux émeraude du Lac de Sainte Croix sont tout bonnement idylliques au petit matin, quand sonne l’heure du départ. Le parcours vélo qui s’ensuit reste la principale attraction.

Tracé autour du lac (avec peut-être une intrusion dès 2017 dans les Gorges ?), ce tracé de 90km et 1400 m de dénivelé positif s’avère sélectif, et offre des panoramas mirifiques. La première boucle de 25 km, enchaînée avec une seconde de 65 km, met en exergue les joyaux géologiques et topographiques de la région. Ce parcours durcit les jambes des concurrents, grâce aux différentes pentes empruntées sur le circuit. D’abord la côte située au sortir d’Aiguines (7% de moyenne, au km 15 environ), puis celle de Moustiers Sainte Marie (10%, au km 37), avant la célèbre côte baptisée «Enfer du Sud» (au km 43, avec un pourcentage maximum de 16% !), et une ultime bosse au kilomètre 70. De quoi  opérer une « sélection » naturelle au sein du peloton…

Si cela ne suffisait pas, il restera une vingtaine kilomètres de course à pied tout aussi exigeants, pour finir de départager les concurrents. Et toujours dans une ambiance très « nature ». « Ici il a fallu aménager les chemins pour pouvoir faire passer l’épreuve de course à pied …  » rappelle Eric Amatteis « On a fait ce travail avec des bénévoles et maintenant, ils sont utilisés toute l’année … ». Le parcours longe le lac avant de remonter sur les pistes, direction l’ancien chemin de Bauduen. Au Kilomètre 3, une montée de 100 mètres… très raide. Jusqu’au 15e km, le tracé reste assez plat, avant une remontée au village par un chemin ombragé, et une traversée au coeur du village des Salles-sur-Verdon, pour redescendre vers une 2e boucle d’un peu plus de 3 km. Ici, c’est l’occasion de reprendre un surcroît d’énergie, sous les encouragements d’un village tout dévoué à la cause des triathlètes, et de filer ragaillardi, vers la ligne d’arrivée. Une ambiance extraordinaire dans un village qui vit un weekend durant au rythme du triathlon.
Ce qui fait le charme, et la réussite, de l’épreuve. « L’atmosphère autour du NatureMan est complètement atypique sur le circuit. Elle est un peu à l’opposé des « grosses productions » actuelles » note ainsi Guillaume Jeannin, l’un des ambassadeurs de l’épreuve. « On y retrouve un esprit familial et de convivialité, esprit qu’on connaissait à l’origine de notre sport, le tout sur une course dont l’organisation n’a rien à envier aux autres ». Autant d’atouts qui ont fait du NatureMan une épreuve déjà incontournable, après seulement 5 ans d’existence. Idéalement placée dans le calendrier, en fin de saison, dans un environnement favorable, et avec le soutien de toute une population locale, le succès ne pouvait être qu’au rendez-vous.

Pour l’édition 2016, les 1200 dossards distribués sur la distance reine ont facilement trouvé preneur, plus rapidement encore que lors de l’édition référence de 2014. Les intempéries de 2015 qui avaient menacé l’épreuve, n’ont pas réfréné les ardeurs pour cette année. En 5 petites années, le NatureMan aura trouvé son identité et son public. « Mais on ne veut surtout pas se prendre trop au sérieux ». Le NatureMan a déjà ses images cultes qui permettent de l’identifier rapidement dans l’imaginaire collectif. Comme cette montgolfière aux couleurs de l’Occitane en Provence, qui planera au-dessus des eaux, le 1er octobre prochain…

Par Luc Beurnaux
Photos : Pierre Alessandri
Remi Blomme,
Yekri.com