MARATHON de Malte
MARATHON de Malte
Un peu perdue au coeur de la Méditerranée, la petite île de Malte n’est pourtant pas en reste lorsqu’il s’agit de s’adonner au tourisme sportif. Son marathon est un excellent prétexte à un séjour prolongé…
Par Luc Beurnaux– Photos organisation
David contre Goliath
Avec ses quelques 200 km²de superficie, l’île de Malte fait figure de «confetti» perdu au milieu des flots de la Méditerranée. On pourrait croire qu’elle a du mal à exister face aux «mastodontes» touristiques voisins, que sont par exemple la Sicile, distante de Malte de seulement 93 km. Pourtant, les trois «cailloux» formant l’archipel (Malte, Gozo et Comino)parviennent à exister dans ce monde où le tourisme sportif s’est développé à vitesse «grand V» ces dernières années.
Promouvoir son île via le sport, c’est même une idée et une réalité qui date, à Malte. Le marathon local existe en effet depuis 1986, preuve que Malte n’a rien à envier aux autres îles méditerranéennes. Le territoire, certes restreint, dispose d’atouts non négligeables, qui «parlent» aux touristes sportifs. Des eaux que l’on présente souvent comme parmi les moins polluées de Méditerranée, offrant un bleu cristallin exceptionnel, un climat propice au farniente et aux sorties outdoor, et une histoire très mouvementée au fil des millénaires, qui ont donné un magnifique théâtre d’expression, notamment pour les marathoniens, qui peuvent visiter en courant les sites les plus célèbres de l’île.
Courir au fil de l’histoire
Tour à tour en effet, les Romains, les Maures, les Ottomans, les Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean, les Français et les Britanniques ont imprégné Malte de leur influence, laissant derrière eux des vestiges divers et variés. Les principales villes recèlent ainsi de nombreuses forteresses, ou autres temples mégalithiques. La capitale La Vallette dispose de son célèbre Upper Barrakka Garden, et de l’Hypogée de Ħal Saflieni, un complexe souterrain regroupant des salles et des chambres mortuaires datant d’environ 4 000 avant JC.
Le marathon est un excellent prétexte pour découvrir les multiples facettes cachées de cette île chargée d’histoire. Petit archipel entre Orient et Occident, vous pourrez visiter les villes de La Valette, capitale baroque de Malte, la ville médiévale fortifiée de Mdina, ou encore partir à la découverte des îles de Gozo et Comino…
Autant de centres d’intérêt à approfondir pour un séjour post-marathon, et notamment pour les fans de la série Games of Thrones, où nombre de scènes ont été tournées…
L’épreuve
L’épreuve maltaise a changé plusieurs fois de parcours depuis son édition pionnière. L’édition 2020, disputée début mars, n’a pas dérogé à cette règle, avec une modification de parcours aux alentours du 30e kilomètre. La circulation routière, assez dense sur l’île, impose en effet aux organisateurs de trouver à chaque édition le meilleur parcours, mixant intérêt touristique et flux routier acceptable. La circulation n’est en effet coupée que sur une partie de voie sur ce marathon, ce qui occasionne parfois quelques encombrements. C’est aussi pour cette raison que le départ du semi-marathon a lieu près de deux heures après celui du marathon, afin de fluidifier et désengorger la circulation sur les points névralgiques du parcours….
Malgré ce léger désagrément, ce sont chaque année plus de 4 000 coureurs qui découvrent l’île, sous une température généralement très clémente à cette période de l’année, dans une ambiance très bon-enfant et conviviale, loin des standards stricts et drastiques des grands marathons populaires, ce qui fait une partie de son charme.
Un marathon idéal pour les personal records
Le peloton se regroupe pour le départ devant la citadelle de M’Dina, ancienne capitale du pays, et point le plus haut de l’île. Les premiers kilomètres sont donc largement descendants ; avec 200m de dénivelé négatif cumulé sur les 42,195 km, c’est même l’épreuve rêvée pour améliorer son record personnel sur la distance…
Au fil des kilomètres, les coureurs découvrent les trésors architecturaux d’une région aux faux airs de Jérusalem, et finissent leur périple en longeant la mer, avec une arrivée jugée dans ce qui est devenue l’une des plus grandes marinas de Malte, à Sliema, à l’altitude zéro.
Le calme après la tempête
Annulé en 2019 à cause d’une tempête de force 12 le jour de l’épreuve, le marathona survécu, et a accueilli cette année 862 finishers, sous un vent de face gênant, et près de 3000 sur le semi-marathon.
Les coureurs et coureuses maltais ont fait honneur au drapeau. Chez les filles, la «star» locale Josann Attard Pulis a remporté la distance reine, en 3h05. Chez les hommes, les étrangers ont régné sur le podium, avec la victoire du Marocain Hicham El Baroukien 2 h 16 mn 47 s, devant l’Italien Rachid Kissre et le sextuple vainqueur Mohammed Hajjy, à qui il reste néanmoins le record de l’épreuve, établi en 2013 (2 h 16 mn 06)