GR20 – Trail ou Rando ? A chacun son rythme

GR 20 Trail ou Rando ?

Il y a deux façons d’aborder le GR20 qui on le rappelle comporte 15 étapes. Le mode Trail et le mode randonnée.

Mode Trail :

Le mode Trail permet de partir léger, donc de courir dans les portions le permettant et d’avoir un rythme plus soutenu et de parcourir plusieurs étapes par jour. Ce mode de progression nécessite une bonne expérience du Trail et une condition physique adéquat. Une bonne logistique est également nécessaire avec des points de ravitaillement à certains endroits où le GR20 coupe la route.

Avec une longueur totale de près de 200 km pour 13.000 m de dénivelés positifs et autant de négatifs, on parle même d’UltraTrail 

Notre correspondant en Corse, ALTRE CIME, propose cet ultra Trail encadré en 3, 4, 5 ou 7 jours. Des stages de Trail sont même organisés avec Guillaume Peretti, ancien recordman du parcours, pour apréhender ce parcours et ses difficultés.

En 3 jours, les trailers courent 5 étapes du GR par jour. Le premier tronçon part de Calenzana pour rejoindre le col de Vergio après 50 km , le deuxième jour se fait entre Vergio et le col de Verde soit 70 km. Le dernier relit Verde à Conca après 70 km. Ce rythme ne s’adresse qu’à des Ultra-trailers confirmés et hyper entrainés.

Le Rythme sur 5 ou 7 jours est déjà plus raisonnable même si une excellente condition physique reste insispensable. Il est préférable de s’appuyer sur une structure local ayant une connaissance parfaite de ces parcours comme  c’est le cas pour l’agence ALTRE CIME. Le GR20 en 7 jours c’est enchaîner 7 trails de 25 km en moyenne tout de même.

 

Le GR20 mode randonnée.

 

C’est la façon la plus classique d’aborder ce parcours. Mais là aussi le rythme que l’on s’impose fait partie des choix à faire lors de la préparation. Si sa formule classique propose un rythme d’une étape par jour soit 15 jours pour les 15 étapes, certains randonneurs décident de doubler les étapes. Soit tous les jours pour parcourir le GR20 en 8 jours soit en optant pour une alternance de grosses journées à 2 étapes et de journées plus cool à 1 étape ce qui ramène le temps de parcours à 10 jours. Ce choix est fonction de la forme physique mais aussi du poids du sac qui doit rester léger (10 à 12 kg max). Là aussi  cette expédition peut s’envisager en autonomie ou avec un accompagnement.

L’autre choix sera de définir le sens de parcours. Nord-Sud ou Sud-Nord. Le sens originel est plutôt le sens descendant. Il permet d’aborder dès le début les grosses difficultés de dénivelé qui sont au Nord et de poursuivre par des étapes moins alpines en fin de GR.

Certains préféreront le mode Diesel en débutant par les étapes Sud pour chauffer les organismes et finir en apothéose par les étapes les plus alpines. A noter également qu’un certain nombre de sommets qui étaient sur le tracé originel du GR20 ne sont plus accessibles que par les variantes.

Dans le sud par exemple, si vous voulez passer au sommet du monte Incudine ou traverser les Aiguilles de Bavella, il vous faudra emprunter les variantes. De même dans le Nord, il peut être intéressant de ne faire qu’une étape pour arriver au refuge de Ciottulu et intégrer le sommet mytique de la Paglia Orba ou le trou du Tafunatu dans votre GR20.

Un dernier conseil, on emprunte ces chemins de grandes randonnées autant pour visiter la Corse par ses sommets que pour prendre un peu de recul et se visiter soi même. Prenez donc le temps de la marche pour apprécier ces longs moments de réflexion et de découverte. A vouloir aller trop vite on passe parfois à côté de l’essentiel.....

 

Guillaume Peretti -  Conseils d'un jeune sage :

En remontant dans les tréfonds de ses souvenirs d’enfance, Guillaume Peretti constate qu’il a toujours rêvé du GR20. A l’image d’une légende millénaire, ce chemin corse si escarpé a toujours alimenté les conversations des autochtones, et fait la fierté de l’île, indomptable. Les « continentaux » viennent chaque été par milliers s’y essayer, et s’y cassent souvent les dents, ne mesurant pas toujours l’ampleur de la tâche. « J’ai commencé à courir vers l’âge de 15 ans » se souvient l’athlète corse. « Et rapidement ce GR 20 est devenu un rêve de gamin.

Quand j’ai commencé à le courir, les gens me regardaient bizarrement, c’est vrai ».  Pourtant, avant l’ère des trailers modernes, de vieux records sont déjà établis sur ce chemin. Mais ne dépassent pas les frontières de l’île. Puis le météorite Kilian Jornet, en descendant sous les 37 heures, donne un peu plus de relief à cette traversée, et une exposition médiatique qui sort des limites de l’île. « Le faire en moins de 37 heures comme l’a fait Kilian, ça représentait déjà quelque chose d’énorme » se souvient Guillaume Peretti.

Alors lorsque lui, l’enfant du pays, abaisse ce temps référence à 32 heures en 2014, il brise une nouvelle barrière, et concrétise des années passées à courir ce terrain de jeu. « A chacune de mes sorties, chaque jour où je l’ai emprunté en préparation, sur des années, j’emmagasinais de l’expérience –sans le savoir forcément - en vue de ma tentative. Je prenais tout ce que je pouvais du terrain, comme informations à exploiter en vue de ma tentative. Chaque jour, je me prouvais que l’inaccessible pouvait se transformer en défi accessible » raconte Peretti.

C’était un rêve qui se réalisait

« C’était un rêve qui se réalisait que de pouvoir courir ce parcours aussi rapidement. C’était le but ultime de ma vie de sportif » assène l’athlète pourtant encore jeune (30 ans). Galoper aussi vite, de jour comme de nuit, sur cette traversée, est-ce pour autant une partie de plaisir ? « Disons que je ne suis pas sûr qu’on en profite vraiment, quand on est dans l’action, et préoccupé par le chrono. En fait, c’est seulement quand ça devient dur qu’on peut prendre le temps de lever la tête, qu’on se change l’esprit en regardant autour de soi. C’est quand tout va mal qu’on se rend compte que ce qui nous entoure est tellement beau… ». Et la motivation revient comme par magie. « Courir accompagné sur certaines portions, ça redonne le moral. On se dit qu’on n’a pas le droit de renoncer, pour ces gens-là. Et à 25-30 km du but, on sait qu’on va pouvoir arriver dans la limite de temps qu’on s’est fixée ;  on sent la fin du tunnel, c’est enivrant » assure Peretti. Le point commun avec les randonneurs qui se battent contre le relief à un rythme beaucoup plus lent ? «  L’amour de la montagne, de ses valeurs » assure Peretti. « Je pense qu’on est animé du même esprit par rapport à cet environnement.

Je me considère autant comme un coureur que comme un randonneur

D’ailleurs moi, je me considère autant comme un coureur que comme un randonneur, dans mon âme. Ces deux esprits se rencontrent dans cette montagne corse, quel que soit le rythme de progression ». L’été dernier, François d’Haene a encore abaissé le record de Peretti d’une heure (31h06). «  Par rapport à Kilian et François, moi, je suis un bon joueur de Ligue 1, alors que eux, ce sont des « Messi » », assure humblement le coureur corse, qui voit bien dans les années futures le record passer sous les 30 heures. Et rêve que ce qui l’a animé depuis enfant donne des idées aux jeunes insulaires. «  J’aimerais voir des jeunes d’ici se mettre ce défi en tête, et le réussir. C’était important pour moi de leur montrer que rien n’était impossible ». Et peut-être que, comme il l’a fait, beau joueur, avec François D’Haene, Guillaume Peretti sera avec eux le long du sentier, pour les accompagner dans leur quête….

2 pensées sur “GR20 – Trail ou Rando ? A chacun son rythme

  • janvier 21, 2017 à 1:44 am
    Permalink

    Bonjour,
    j’aimerais faire la moitié du GR20 cet été en rando avec mon fils, souffrant de problèmes de dos, est il possible de bénéficier de portage pour les sacs à dos?
    Ne garder que l’essentiel sur soi et s’allerger au maximum?
    Merci

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