LE TOUQUET BEACHRACE Après les pavés, la Plage

Les plages du Nord étaient connues pour leurs chars à voile, et celle du Touquet pour son Enduro moto. Mais sous l’influence des voisins bataves et belges, une nouvelle discipline fait fureur : le VTT Beach race, comme au Touquet, qui a vécu mi-janvier la 5e édition de son enduro VTT.

 Par Luc Beurnaux – Photos : David Bauwens

Que faire, l’hiver, sur les côtes de la Mer du Nord ou de la Manche ? A cette question, on avait coutume de répondre : du char à voile, spécialité des plages du Nord. Depuis quelques années, les amateurs de la petite reine ont trouvé une autre occupation dans ce grand «bac à sable» : le VTT Beachrace. Cette discipline à part entière, qui impose un matériel spécifique et une technique toute dédiée, s’est peu à peu développée le long de la Côte d’Opale. Dunkerque a initié le mouvement il y a bientôt 15 ans, avant que Berck, Camiers, Le Touquet, ou récemment Wissant, ne l’imitent. Dunkerque a même accueilli les Championnats d’Europe de la discipline en 2019, et c’est à Berck qu’ont eu lieu les premiers Championnats de France, toujours en 2019.

Une épreuve venue des Pays-Bas et de Belgique

Venu des Pays-Bas et de Belgique, où certaines compétitions rassemblent jusqu’à 4000 participants et où se concentrent les champions de la discipline, le VTT Beachrace se pratique en solo, ou en duo, et consiste tout simplement en une course de VTT sur la plage. Les parcours peuvent envoyer les concurrents dans les dunes, en bord de mer, mais aussi parfois sur les digues ou autre brise lames, sur du bitume cette fois. Il faut donc être parfaitement agile au guidon et savoir s’adapter à tous les types de terrains, sur des VTT qui ont leurs spécificités.

En effet, pour rouler sans trop galérer dans le sable mou ou collant, les crampons sont à proscrire sur les roues de 29 pouces, au risque de labourer le sable, et de rester collé. Les pneus adaptés aux courses sur plage sont à la fois très gros, légers et peu cramponnés, mais pas complètement lisses non plus, et sous-gonflés.

Tout est histoire de compromis

Tout est histoire de compromis en fait, afin d’avoir assez de surface pour ne pas s’enfoncer dans le sable, tout en conservant un peu de grip et en cherchant à diminuer le plus possible la résistance au roulement. Pour le reste du vélo, le poste de pilotage est abaissé au maximum, avec une potence placée au plus bas et un cintre plat, mais relativement large pour pouvoir bien tenir le vélo dans le sable mou. La fourche rigide devant n’est pas indispensable mais c’est un atout, surtout pour ne pas abîmer inutilement sa suspension dans l’eau salée et le sable !

Si le matériel est important, le pilote doit se montrer également performant. Ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui ont plus de force que les autres, surtout dans le sable mou et face au vent, souvent très présent sur les côtes de la mer du Nord.

«On peut même dire que c’est un sport de bourrins»

s’amuse l’un des leaders de la discipline. La plage du Touquet a donc vu fondre sur elle, en janvier dernier, un peloton de plus de deux cents coureurs, quelques semaines avant la grande messe pétaradante de l’EndurOpale (en moto-cross, cette fois-ci). La majorité des participants s’est inscrite sur un format constitué de trois tours d’une dizaine de kilomètres, les plus aguerris et préparés s’alignant sur le 50 km du jour (5 tours), tracé par les organisateurs du TAC cyclisme.

Pour donner un peu plus de piment aux parcours, la BeachRace du Touquet a emprunté à l’EndurOpale son concept de «Holeshot» ; pour les novices, il s ‘agit de récompenser le VTTiste le plus prompt à s’engager dans le premier virage du circuit, à épingle. Ce qui donne un départ tonitruant de toute la meute, une bonne dose d’adrénaline à ceux qui veulent «jouer», et une bouteille de champagne à celui qui arrive à s’extraire en premier de la troupe !

Après ce départ «poignée dans la coin», il s’agit ensuite de gérer – ou pas - son effort dans le sable tantôt mou, tantôt dur, tantôt humide, tantôt sec, de parfois descendre du vélo pour pousser et porter, et de se refaire la cerise sur les portions plus roulantes (25% de chaque tour du parcours du Touquet est constitué de passages en sous-bois), tout en évitant au mieux les coquillages coupants qui traînent par là, et peuvent causer des crevaisons.

Les voisins belges avaient évidemment fait le déplacement, et en l’absence du champion de France 2019 de la spécialité, Samuel Leroux, cycliste pro originaire de Boulogne-sur-Mer, les Belges ont fait la loi. Cédric Defreyne, de Gand, l’emporte sur le 50 km en 1 h 41 mn, devant son compatriote Thomas Chamon, arrivé dans le même temps, et le premier Français, Arnaud Molmy (3e, à 2 secondes de la 2e place). Chez les filles, la championne de Belgique Master Terry Frevineur a finalement eu le dernier mot face à la Championne de France Laurane Meyers.

En Bref :

Le Touquet Beach Race

19 janvier 2020

5e édition

Formats 50km (en 5 tours), 30 km (en 3 tours), 10km (un tour pour les Kids)

Participation Environ 200 concurrents au total, dont 70 sur le 50km et 130 sur le 30km.

Vainqueurs 2020: 

50 km :

Homme : Cédric Defreyne en 1h41

Femme : Terry Frevineur en 2h00

30 km :

 Homme : Vincent Fourrier en 1h08 mn

Femme : Virginie Loyer en 1h25

Infos : https/enduro-vtt-le-touquetbeachrace.webnode.fr/

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