Ironman 70.3 Colombo – Témoignage de Denis CRASSIER
DENIS CRASSIER, 45 ANS,
Cadre chez Véolia, français expatrié depuis 3 ans à Colombo, 2ème participation à l’épreuve, finisher en 5 h 14, 77ème au classement général, 8ème du groupe d’âge 45– 49 ans.
QUEL TRIATHLÈTE ÊTES-VOUS ?
Je viens du Rugby que j’ai longtemps pratiqué. Suite à un accident cardiaque, lors d’un match, en 2003, j’ai connu une longue période de rééducation où j’ai rencontré les plaisirs de la course à pied. Après un premier Raid Nature en 2005, j’ai expérimenté les semis, les marathons et les trails de plus de 50 km. En 2014, lors d’une expatriation à Chicago, j’ai fait mon 1er Half Ironman à 41 ans plus de 10 ans après mon problème cardiaque. Le sport et le triathlon en particuliers sont devenus une réelle passion et des vecteurs d’adaptation et d’intégration quand je change de localisation pour Véolia. En effet, le meilleur moyen de rencontrer des locaux quand on arrive dans un pays c’est le sport.
Arrivé à Colombo j’ai rejoint rapidement le groupe de cyclistes Wroom. Il n’y avait pas de club de triathlon à Colombo. On a créé le Triathlon Club de Colombo avec 5 amis Sri Lankais il y a deux ans. Et maintenant il se compose de plus de 200 membres dont 80 actifs, de 16 à 70 ans et regroupant 10 nationalités.
Lorsque Rajan, le directeur de course, a passé un accord avec IRONMAN quelques semaines après la création du club en 2018, il a pu tout naturellement s’appuyer sur notre club. Donc pour moi cette épreuve c’est un aboutissement. C’est le résultat d’une intégration réussie et un fabuleux moyen pour les Sri Lankais de prendre confiance en eux et de déplacer des montagnes.
COMMENT S’EST DÉROULÉE LA COURSE ?
Mes ambitions cette année étaient d’améliorer mon temps de l’année dernière. C’est chose faite. Mais l’essentiel est ailleurs. C’est la joie sur les visages des jeunes Sri Lankais et les parcours de nombreux jeunes du club qui m’ont fait plaisir. Notamment Khalid, l‘athlète non voyant et ses guides, Dorothy (natation) et Pula (Vélo et course à pieds). Et surtout les belles performances des féminines dont une, Puvini, qui s’est qualifiée pour Nice. La première femme Sri Lankaise qui se qualifie pour un championnat du monde Ironman 70.3, ce n’est pas rien. Tout un symbole dans ce pays où la condition de la femme a encore de grands progrès à faire.
QUELLES SONT VOS SATISFACTIONS SUR CETTE COURSE ?
C’est principalement d’avoir emmené de nombreux athlètes Sri Lankais dans l’aventure. Quand on sait que le prix du dossard représente environ 3 mois de salaire moyen Sri Lankais, il a fallu mobiliser les énergies pour obtenir ce taux de participation des Sri Lankais.
La participation de la communauté française, expatriés et sportifs-touristes a été importante cette année. C’est 26 concurrents, 4ème nation non asiatique représentée. Et on monte à plus de 120 français présents en comptant les accompagnants. Une bonne façon pour eux de découvrir ce beau pays. L’ambassade de France avait d’ailleurs organisé une rencontre de toute la communauté française qui a permis de nouer des liens avant l’épreuve.
QU’EST CE QUI DISTINGUE CETTE COURSE DES AUTRES ÉPREUVES IRONMAN 70.3 À TRAVERS LE MONDE ?
Ce que je retiendrais aussi c’est l’atmosphère unique de cette course symbolisée par les sourires de tous les bénévoles. L’organisation est sérieuse, carrée mais assez zen également et détendue. A l’image du peuple Sri Lankais.