Marathon Nice Cannes
Courir en souvenir
Pascal Thiriot et son équipe ont réussi à « sauver » le marathon Nice-Cannes, grande classique du calendrier automnal. Quatre mois après l’attentat tragique de la Promenade des Anglais, et un an après celui du Bataclan. Une édition forcément spéciale, disputée dans le partage et l’émotion…
Photos Mouv-Up
Ce dimanche 13 novembre s’annonçait comme une édition spéciale, et une édition hommage qui restera longtemps gravée dans les mémoires de chacun. Le Marathon des Alpes-Maritimes Nice-Cannes s’est en effet déroulé un an, jour pour jour, après les attentats de Paris au Bataclan. Un hommage fut ainsi rendu quelques minutes avant le départ, aux victimes du Bataclan, mais aussi à celles de la Promenade des Anglais, à Nice. De tragiques évènements qui ont bien failli avoir raison de la détermination des organisateurs.
Un moratoire interdit en effet toute manifestation sur la Promenade des anglais – lieu de départ habituel du marathon – jusqu’au 14 juillet 2017. Les inscriptions avaient même été suspendues durant une semaine, avant de reprendre une fois la course assurée de se dérouler. « Il ne fallait pas céder à la peur. Il a fallu se battre. On revient de très loin » avouait ainsi Pascal Thiriot, qui, au contraire de nombreux autres organisateurs en France, a pu maintenir sa manifestation, malgré la délocalisation du départ, et des mesures de sécurité encore renforcées.
Le maintien de l’épreuve et ses 13 700 participants venus des 4 coins du pays et de l’étranger signifiait un symbole fort d’espoir. Le Stade Allianz Riviera à Nice était donc choisi comme nouveau point de départ du marathon, avant que le parcours ne rejoigne son tracé habituel à partir de Saint-Laurent-du Var, pour filer jusqu’à Cannes, via le bord de mer.
Aux sons de la marseillaise, reprise en coeur et applaudie par les milliers de participants pour rendre hommage aux victimes des attentats, le « premier Marathon de France après Paris » pouvait s’élancer. « Le parcours était exceptionnel et les paysages en bord de mer somptueux. J’ai participé à de nombreux marathons dans le monde entier mais celui-ci est mon préféré et l’un des plus beaux » lançait ainsi l’un des participants sur la ligne d’arrivée cannoise.
Le spectacle a eu lieu aussi en dehors de la course, le long du parcours, grâce aux milliers de spectateurs venus nombreux pour encourager et soutenir ces héros d’un jour.
Victoire de Elisha KIPCHIRCHIR
La bataille a fait rage dans le peloton de tête, uni jusqu’au 38e kilomètre. Les Kenyans Elisha KIPCHIRCHIR et Felix KIMUTAI ont alors pris les rênes de la course pour ne plus les lâcher jusqu’à l’arrivée. C’est au 40e km qu‘Elisha KIPCHIRCHIR creusera l’écart sur son compatriote pour s’imposer en 2h10’45’’. Felix KIMUTAI terminait à la deuxième place en 2h11‘14‘‘, suivi de l’Ethiopien Azmeraw MENGISTU en 2h12‘27‘‘.
A noter côté tricolore, les performances du premier Français, le triathlète Sylvain ROTA en 2h34‘15‘‘ et du premier régional, Frédéric GAYOL en 2h43‘44‘‘. Le Maire de Cannes et Vice-Président du Département des Alpes-Maritimes, porteur du dossard 98, David Lisnard, termine en 3h11’22’’.
Chez les femmes, l’Ethiopienne Biruk TILAHUN s’empare de la victoire en 2h37‘56‘‘ devantsa compatriote Kedir ZAHARA en 2h41‘30‘‘. La première régionale, Pascale MALLURET, termine en 3h23‘42‘‘.
Au final, ils auront été 6727 marathoniens solos à avoir franchi la ligne d’arrivée, et à avoir remporté cette victoire sur eux-mêmes, grâce aussi à des conditions météo idéales pour courir, avec un ciel dégagé et un grand soleil pour illuminer cette inoubliable édition 2016.
Le Parcours
L’édition 2016 en chiffres
- 9e édition
- 1er Marathon de France après Paris
- 14 000 inscrits sur les 3 courses (marathon, semi, relais)
- 8500 marathoniens
- 2800 inscrits sur le 2x21.1 km soit 1400 binômes
- 2700 inscrits sur le Marathon Relais soit 450 équipes
- 76 % d’hommes et 24 % de femmes
- 24 % d’étrangers
- 28 % des inscrits Français sont en provenance des Alpes-Maritimes
- 59 nations représentées
- Top 3 des nationalités : France, Royaume-Uni et Italie
- 42 ans de moyenne d’âge sur la distance Marathon
- Le doyen de l’épreuve individuelle est âgé de 77 ans