IRONMAN NEW ZEALAND

Courir l’Ironman New Zealand, c’est entrer de plein pied dans l’histoire de la discipline. C’est en effet sur cette île qu’en 1985, fut créé le premier Ironman qualificatif pour celui d’Hawaii. Initialement installé à Auckland, il a, depuis 1998, migré à Taupo….

 Par Luc Beurnaux et Pascal Grégoire – Photos : Delly Carr

Dans le creuset de l’Histoire

Qui n’a jamais rêvé de « faire la Nouvelle Zélande » un jour ? L’Hémisphère Sud attise toutes les convoitises. Et particulièrement la Nouvelle Zélande. Le calme de l’île du Pacifique, sa Grande Nature, constitue un spot idéal pour les sports outdoor. Et ça tombe bien, si vous êtes triathlète, c’est la destination absolue. Avec Hawaii, peut-être. Parce que triathlon et Nouvelle-Zélande ont toujours fait bon ménage. Ici, l’Ironman est un peu chez lui. Depuis 1985, les Néo-Zélandais ont accueilli – d’abord à Auckland, puis depuis 1998 à Taupo (centre de l’île nord du pays) – les triathlètes sur le deuxième plus ancien Ironman après celui d’Hawaï, le «voisin» du Pacifique. Au-delà du challenge sportif, l’Ironman de Nouvelle-Zélande, disputé début mars à la fin de l’été austral, constitue une véritable aventure. C’est un peu embarquer pour le bout du monde, pour les Européens que nous sommes. Une destination de rêve.

Une épreuve au bout du monde 

Pour un métropolitain, impossible de faire plus loin. Près de 20 000 km, 12 heures de décalage horaire, plus de 30 heures de voyage, bienvenue de l’autre côté du monde. A Taupo, il y a aussi les Maoris, représentants d’un peuple débarqué de Polynésie autour du IXe siècle, qui participent au mythe. Parce que la Nouvelle-Zélande n’oublie pas sa culture, les descendants de ces pionniers sont constamment mis en avant lors de l’événement, qui draine plus de 2000 bénévoles, alors que la population de Taupo ne compte que 22 000 habitants ! C’est dire si l’événement est un fait marquant de la région !

On ne vient pas à Taupo spécialement pour le parcours tracé autour du lac aux eaux souvent fraîches, et parfois chahutées. Car le parcours est finalement assez commun, nonobstant le dépaysement qu’il représente pour un européen. La natation est constituée d’une boucle dans le lac, et le parcours vélo de deux boucles de 90km relativement plates (1200m D+ sur 180km), tracées dans la campagne environnante, où ont été tournées plusieurs scènes du Seigneur des Anneaux, certes. Mais le bitume y est souvent granuleux et peu roulant. Et la côte terminale, véritable cauchemar pour beaucoup, a souvent raison de la moyenne horaire. Pour ce qui qui est du marathon, il est constitué de trois boucles tracées en grande partie le long du lac, avec de très nombreux «casse-pattes». Ceux qui termineront à l’heure du coucher du soleil ou même aux premières heures de la nuit, auront le privilège d’apprécier une incroyable lumière en fin de journée. Un peu plus tard, encore, ce sera autour du ciel étoilé version hémisphère Sud et du reflet de la lune dans le lac, d’émerveiller les pupilles.

Une épreuve qui peut compter sur le soutien local  

A Taupo, en mars, on vient voir passer l’Ironman, comme on vient voir passer le Tour de France sur les routes françaises en juillet. C’est une véritable fête populaire, et un grand moment de ferveur. De quoi vous faire oublier les douleurs. Et si ça ne suffit pas, emmitouflés dans les couvertures, bien calés dans leur fauteuil posé au bord de la route, les habitants de Taupo sont là, fidèles, pour apporter leur soutien, jusqu’au bout de la nuit.

Désignée récemment comme « plus belle course de la série Ironman » après une enquête effectuée auprès des participants aux différentes épreuves du calendrier, l’épreuve de Taupo ne le doit pas à son parcours, relativement ordinaire, mais avant tout à son accueil et à son organisation. La Nouvelle-Zélande est une formidable terre de sports Nature. Et Taupo le confirme. Les bénévoles répètent inlassablement à chacun des concurrents qu’ils ont l’air super, qu’ils vont le faire. «You can do it ! You look great !». Ils sont à l’image de l’organisation : parfaits. Ils sont l’âme de cet Ironman du bout du monde. La raison pour laquelle beaucoup continueront longtemps de rêver et de penser : «Un jour, j’irai à Taupo…».

Et si la version full Ironman vous rebute ou vous effraie, privilégiez alors la version Ironman 70.3. La moitié d’un Ironman, pour rappel. L’épreuve a lieu au mois de décembre, en plein été austral. Gage de conditions optimales. L’épreuve sera même support des Championnats du monde de la spécialité en 2020. 5000 concurrents sont attendus pour l’occasion. Alors, chiche, on tente la qualif ?

 

CAMERON BROWN L’IDOLE D’UN PAYS

L’Ironman Taupo a longtemps vu la domination de Cameron Brown, l’enfant du pays, qui a fait de Taupo «sa» course. De 1999 à 2016, soit 18 éditions, le triathlète de 47 ans aujourd’hui est monté 18 fois sur le podium de l’épreuve. 12 fois sur la première marche, quatre fois sur la seconde, et deux fois sur la troisième. Il est toujours le triathlète le plus âgé de l’histoire des compétitions Ironman à avoir remporté une épreuve du circuit international, à 44 ans (en 2016). Côté français, seul Cyril Viennot a réussi, en 2017, à briller, en élite, sur cette épreuve (il avait terminé à la 3e place).

Credit photo – Darryl Carey

 

EN BREF

  • Ironman
  • New Zealand Taupo (NZL)
  • 7 mars 2020
  • Première édition : 1985
  • Format : 3,8/180/42,195
  • Participation 2018 : 1333 finishers en 2018 / 1500 inscrits
  • Ironman 70.3
  • Taupo Taupo (NZL)
  •  7 décembre 2019
  • Première édition : 2010 Format : 1,9/90/21,1
  • Participation 2018 : 694 finishers en 2018 / 850 inscrits

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